Fête de l’Épiphanie du Seigneur (Homélie)
Abbé Jean Compazieu | 30 décembre 2016“Mondialisation de l’Évangile”
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Cette fête de l’Épiphanie nous invite à ouvrir nos horizons. Ce n’est pas seulement aux juifs que le mystère de Dieu est offert. Il n’est pas seulement pour ceux qui se reconnaissent chrétiens. Il est pour toute l’humanité. Tous peuvent, en toute liberté, découvrir les merveilles d’amour, de justice et de paix que Dieu leur propose. L’Épiphanie c’est donc la fête de tous les chercheurs de Dieu. Ils sont nombreux aujourd’hui tous ceux et celles qui se posent des questions sur lui.
Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous annonce une bonne nouvelle. Son message s’adresse au long cortège des déportés qui rentre d’exil. La grande puissance opprimante a été défaite. Jérusalem peut se relever. La gloire du Seigneur s’est levée sur cette ville. Mais en y regardant de près, nous voyons bien que la Jérusalem de cette époque n’est plus le carrefour commercial d’autrefois. Sa splendeur passée est bien oubliée. Mais sa vraie richesse est ailleurs. Elle est en Dieu qui gouverne le monde et qui fait d’elle l’espérance des peuples. C’est aussi cette présence lumineuse du Seigneur qui ravive le rayonnement de l’Église.
C’est aussi ce message que nous trouvons chez saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens : c’est la possibilité offerte à l’humanité entière d’avoir part au salut. Tous les hommes, quels qu’ils soient, sont appelés à entrer dans l’Église de la nouvelle alliance scellée en Jésus. Il est venu réconcilier en lui toute l’humanité pour en faire son Corps. Tout homme est désormais devenu membre du Christ que je veux aimer. À partir de là, plus rien ne peut être comme avant. Le baptême était pour lui comme une nouvelle naissance. C’est un sacrement qui nous fait participer à la nature divine.
L’Évangile nous parle de ces mages, des étrangers venus d’Orient pour se prosterner devant le roi des juifs qui venait de naître. Si nous lisons ce récit au pied de la lettre, nous risquons de nous poser des questions : pourquoi l’étoile s’éclipse-t-elle sur Jérusalem ? Que peut faire Marie avec de l’or, de l’encens et de la myrrhe ? En quoi cette naissance concerne-t-elle des étrangers ?
En fait, l’évangéliste n’a pas cherché à faire un reportage. Son vrai message est ailleurs. À travers ces étrangers, c’est le monde entier qui est appelé à Jésus. Pour le découvrir, nous sommes invités, nous aussi, à nous mettre en route. Comme il l’a fait pour les mages, il nous rejoint dans ce que nous vivons. Il nous donne à tous une étoile pour nous guider vers le beau, vers le bien, vers son Royaume d’amour. Même chez les plus endurcis, il peut y avoir un geste de tendresse. Ce n’est pas pour rien que la Bible nous dit que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Mais voilà que les mages ont perdu de vue l’étoile qui les guidait. Ils se sont dirigés vers ceux qui doivent savoir, les scribes et les chefs des prêtres qui connaissent la Bible. C’est aussi important pour nous : Dans notre cheminement, nous avons besoin d’être guidés par les Écritures et de nous en nourrir. Les paroles de Jésus sont celles de la vie éternelle.
Les mages arrivent donc à la crèche. Ils y trouvent l’enfant avec Marie sa mère. Ils se prosternent et lui offrent leurs cadeaux. Ils ont choisi ce qu’il y a de mieux : l’or nous dit qu’il est roi ; l’encens nous dit qu’il est Dieu. La myrrhe, qui sert à embaumer les morts, nous dit qu’il est homme, destiné à mourir. Tout cela est révélé à des païens totalement étrangers à la religion juive. Et nous, qu’avons-nous à offrir au Roi du monde. Il n’a pas besoin de pierres précieuses. Le trésor auquel il tient le plus, c’est une vie remplie d’amour. C’est cela que nous pouvons lui offrir.
En ce jour de l’Épiphanie du Seigneur, il n’est plus possible de rester bien entre nous. Le Christ est venu pour tous les hommes du monde entier. Nous les portons tous dans notre prière. Notre priorité doit être comme celle du Christ pour tous ceux et celles qui ne connaissent pas Dieu. En ce dimanche, notre solidarité et notre prière sont tout spécialement pour les communautés chrétiennes d’Afrique. Et bien sûr, nous n’oublions pas nos pays d’ancienne chrétienté qui ont un besoin urgent d’une nouvelle annonce de l’Évangile. Le Christ doit être présenté à tous avec la même chaleur et la même joie que Marie aux mages.
“Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ?” Il est dans le Pain Partagé, dans l’Eucharistie que nous allons célébrer ensemble. “Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant…” Paradoxalement, Hérode nous donne un bon conseil : Se renseigner sur le Christ, être des chercheurs de Dieu pour mieux le connaître et en témoigner autour de nous. Les incroyants attendent de nous une foi plus éclairée. Après nous être nourris de la Parole et du Corps du Christ, nous sommes invités à repartir “par un autre chemin” pour rendre compte de l’espérance qui nous anime. Que cette Épiphanie soit la fête de tous ceux qui cherchent Dieu.
Télécharger cette homélie : Homélie de la fête de l’Épiphanie
Chaque jour : L’Évangile du jour et son Commentaire
Sources : Revues Signes, Feu nouveau, Fiches dominicales – Paroles pour la route (Jean-Yves Garneau) – Missel des dimanches et fêtes des trois années (Bayard) – Assemblées de la Parole Année À – Dossiers personnels.
Les mains de Marie
Si l’or, l’encens et la myrrhe sont bien offerts à Jésus, c’est Marie qui reçoit les présents des mains des mages et qui dit à son fils, comme toutes les mamans du monde lorsque leur enfant reçoit un cadeau : Regarde ce qu’on t’offre !”
Marie est celle qui nous introduit à Jésus. Elle est médiatrice auprès de lui. Quand nous voulons offrir quelque chose à Dieu, ayons soin de l’offrir par les mains de Marie. Le Curé d’Ars disait un jour : “Lorsque nos mains ont touché des aromates, elles embaument tout ce qu’elles touchent ; faisons passer nos prières par les mains de la Sainte Vierge : elle les embaumera.”
(D’après l’almanach du chrétien 2005)
Bonjour,
D’abord merci pour vos messages et Bonne année à Vous et toute votre équipe.
Daniel
Une journaliste de La Presse à Montréal écrivait tout récemment «Dieu, où es-tu dans toutes les catastrophes que nous vivons, les attentats et les guerres » Et selon elle elle a fait ses classes en religion et était une croyante jusqu’à il n’y a pas longtemps. Mais ce qu’elle n’a pas vu, ou tout simplement perdu de vue est que Dieu est toujours là et qu’il a toujours été là. C’est nous qui avons perdu dans tes nos préoccupations que Dieu nous a donné toutes ce que nous avons besoin comme outils pour répandre son message d’amour et faire avancer le monde en grand fraternité vers La Paix. Dieu on l’a remisé dans nos fonds de tiroir et dans nos garde-robes et nous osons lui demander où il est. «Pas fort» comme on dit par chez-nous. Nous sommes les bras et les jambes du Christ, nous sommes sa voix par l’Évangile qu’il nous a laissé. Si chacun apporte un peu plus d’amour autour de lui, voilà ce qu’on nous allons semer et là il ne sera pas si compliqué de trouver où il est Dieu.
Bonne année 2017 et je souhaite à toute l’humanité de retrouver Dieu.
Epiphanie du Seigneur. “Mondialisation de l’Evangile”, j’aime bien cette définition ! Dieu se révèle à tous.
La clarté lumineuse qui avait accompagné la naissance de Jésus et enveloppé les bergers, s’élargit aux dimensions du monde.
Tout commence par l’espérance, par une attente, un appel. Israël espère son Dieu, la lumière de son aurore, et ses prophètes voient déjà toutes les nations adorer cette lumière. Debout Jérusalem ! Resplendis : elle est venue, ta lumière et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi, nous dit Isaïe. Il voit déjà toutes les nations adorer cette lumière. Tous les peuples de la terre espèrent un sauveur.
“Des mages venus d’Orient”, nous dit Matthieu, c’est à dire d’ailleurs, de loin et de par la distance mais surtout par la foi, des païens qui ne partagent pas l’espérance, la foi d’Israël. Mais lorsqu’ils voient l’Etoile, ils sont remplis de joie, ils la suivent. Qui étaient-ils ?
des astronomes, des prêtres ? cela demeure mystérieux. Mais le Seigneur les choisit pour qu’ils manifestent l’universalité de l’Evangile. Ils sont ouverts. Ils répondent à l’appel. Ils ont su reconnaître les signes mieux que les enfants d’Israël et se sont laissés guider par leurs indications .Ils ont suivi l’Etoile parce qu’elle doit les conduire auprès du roi des Juifs.
Paul nous dit que tous les hommes de la terre sont admis au même héritage, tous sont appelés au salut réalisé par le Christ, tous peuvent être membres à part entière du corps du Christ qu’est l’Eglise : Dieu n’exclut personne de son Royaume.
Le Christ est mort et ressuscité pour toute l’humanité.